LES ROIS DE FRANCE ET DE NAVARRE

Les favorites françaises sont passionnantes et diversifiées. Entre la gêne pieuse d'une La Vallière, les meutres sanglants d'une Frédégonde, la politique d'une Poitiers ou la liste infinie de petites maîtresses d'un Vert-Galant, venez les découvrir...

FREDEGONDE, DE CHAIR ET DE SANG

A Montdidier ou à Haucourt en 545, nait Frédégonde, jeune fille aux origines inconnues mais sans doute basses. Son enfance et son adolescence sont obscures. En tout cas, la jeune femme est d'une grande beauté. Elle parvient à devenir la servante de la reine de Neustrie, Audovère, épouse du Roi Chilpéric Ier, vers 560. Le monarque ne tarde pas à remarquer cette jeune beauté et en fait sa maitresse. Si Chilpéric est épris, Frédégonde est surtout ambitieuse. Elle devient vite indispensable au Roi. Celui-ci par ailleurs va rapidement lui faire une promesse secrète de mariage. Mais Audovère est là et elle gêne. En 564, Audovère met au monde une fillette, son quatrième enfant. Frédégonde prévoit le baptême de l'enfant comme occasion de perdre la Reine qui n'est pas très intelligente et surtout, qui a peur de sa servante, connue pour sa violence. Frédégonde se fait mielleuse et convainct Audovère de tenir elle-même le bébé sur les fonts baptismaux. Ainsi, la mère deviendrait la marraine de sa propre fille. La Reine, rassurée de la nouvelle amitié de la maitresse de son époux, accepte. Chilpéric ne peut d'ailleurs rien dire, parti en guerre. Audovère accomplit la cérémonie et se voit aussitôt interdire par l'Eglise la couche royale: en devenant la marraine de la petite Basine, elle devient aussi la commère de Chilpéric et ne peut plus demeurer sa femme sous peine d'être accusée d'incenste. Pour ne pas être excommunié avec elle, Chilpéric la répudie. Frédégonde triomphe mais son amant par vengeance contre elle, et soucieux de se ménager un nouveau mariage populaire, décide de ne pas l'épouser et choisit Galswinthe, dont la soeur Brunehilde vient elle-même d'épouser Sigebert, monarque d'Austrasie et frère de Chilpéric. Cela en 566. La nouvelle Reine va cependant regretter cette union: dédaignée par son mari qui préfère Frédégonde et persécutée par cette dernière rageuse, en 568 elle demande à regagner son pays. Là, elle sera retrouvée étranglée dans son lit. Par qui? Chilpéric, désireux de ménager l'Eglise du scandale de départ? Ou plutôt Frédégonde, lasse de cette rivale... Ce meurtre sera le point de départ de la guerre entre Neustrie et Austrasie, opposant Brunehilde voulant venger sa cadette et Chilpéric voulant protéger Frédégonde. Frédégonde qui a enfin épousé son amant et qui est Reine de Neustrie... Pour calmer la fureur de Sigebert, Chilpéric rend les terres de Galswinthe. Cela suffit pour Sigebert mais pas pour Brunehilde qui adorait sa soeur.  Poussé par sa femme, c'est Chilpéric qui va déclarer la guerre à cette Brunehilde qui a osé vouloir sa mort. Sigebert signera la paix mais Frédégonde pousse encore. Las, cédant aux appels furieux de sa femme, Sigebert rendra coup pour coup et prend l'avantage, assiégeant Tounai où son frère et sa belle-soeur se cachent.  Frédégonde paye deux hommes pour tuer Sigebert. Ils s'exécutent, se présentant comme ambassadeurs de la paix et l'assassinant lâchement. Chilpéric exile la veuve à Rouen.
Après la mort de Sigebert, Frédégonde va péter véritablement les plombs et gâter ses belles mains blanches dans le sang. Elle fait assassiner tous les fils d'Audovère pour assurer à ses propres enfants le trône, fait tuer Audovère et violer sa fille Basine enfermée en couvent pour éviter qu'elle puisse faire un beau mariage royal et devenir une adversaire. Puis Chilpéric est assassiné à son tour, soit par Brunehilde vengeresse soit par Frédégonde qu'il accuse en personne d'adultère. Peut-être est-ce vrai. Après ce décès les Grands du royaume, profitant du désordre général, vont voler les trésors royaux et détrousser Rigonte, fille de Frédégonde, partie en Espagne se marier et qui doit renoncer à ses projets. Frédégonde tentera aussi de la tuer dans une dispute, lui coincant la tête dans une malle. La jeune princesse sera sauvée in extremis par des serviteurs.
Frédégonde n'a qu'une fille, tous ses fils étant morts jeunes de dysentérie- ou d'autre chose?- et un seul fils de 4 mois, le futur Clotaire, mais l'on déclare unanimement que l'enfant n'est pas celui de Chilpéric à cause de la conduite amoureuse de sa mère encline à tromper son époux, et on refuse de le reconnaitre et de le couronner. Frédégonde fit appel à Gontran, son beau-frère, frère de Chilpéric et Sigebert, homme qu'elle avait aussi tenté d'assassiner! et Gontran fit légitimer et couronner l'enfant dont la mère assura la cruelle régence. Frédégonde fit incessement la guerre à Brunehilde, régente en Austrasie, et maltraita ses sujets. On n'ose compter ses assassinats.
Le 8 décembre 597, âgée de 52 ans, à Paris, mourut Frédégonde, toujours ravissante et mauvaise. Elle fut la plus cruelle favorite de l'Histoire et l'une des pires Reines. Inhumée à Saint-Vincent, future Eglise de Saint-Germain-des-Prés, elle mourut de dysentérie probablement, ou assassinée. Elle n'avait pas beaucoup d'amis mais beaucoup d'ennemis. Ses derniers regrets furent de ne pas avoir réussie à tuer Brunehilde, son ennemie mortelle. Clotaire, son fils, seize ans après, infligera en souvenir de la défunte Frédégonde une mort horrible à Brunehilde en la faisant tirer entre quatre chevaux jusqu'à son démembrement.
Frédégonde eut de Chilpéric six enfants:
- Rigonte, 569-590, que sa mère tenta d'assassiner;
- Samson, 575-577, mort enfant de dysenterie;
- Clodebert, 578-580, mort enfant de dysentérie;
- Samson, 580, mort-né ou mort enfant de dysentérie;
- Théodoric, 583-584, mort enfant de dysentérie;
- Clotaire, 584-629, qui après la mort de Brunehilde, réunit tous les royaumes francs et devient le premier Roi des Francs, ancêtres des Rois de France.


BERTRADE, CELLE QUE LE ROI ENLEVA

Vers l'an 1070, Simon Ier, seigneur de Montfort et sa femme Agnès d'Evreux eurent une fille qui fut nommée Bertrade de Montfort. Les heureux parents n'eurent cependant pas le temps de profiter des joies de la parenté puisque Agnès mourut peu après et le seigneur de Montfort en 1087. La jeune fille de 17 ans fut alors confiée à son oncle maternel, Guillaume, comte d'Evreux. Celui-ci fut stupéfait de la beauté de la jeune femme et sut qu'il pouvait en tirer un beau parti. Bientôt, un prétendant se fit ressortir du lot: Foulque IV le Réchin, comte d'Anjou, né en 1042, soit âgé de 28 ans de plus qu'elle. Mais il en tomba fou amoureux et comme c'était un beau parti, Guillaume d'Evreux, ayant largement négocié, lui offrit sa nièce en 1089. Autre clause du mariage, Foulque d'Anjou, déjà marié, devait répudier son épouse, Hildegarde de Beaugancy, ce qu'il s'empressa de faire, invoquant un fumeux prétexte de consanguinité. Le couple devait avoir deux enfants, Foulque V le Jeune né en 1092, futur Roi de Jérusalem, ainsi peut-être qu'une fille, Berthe, dont l'existence est toutefois contestée.
Pendant ce temps, le Roi de France Philippe Ier, lassé de son épouse Berthe de Frise, la fit enfermer dans un couvent, afin de la répudier et se remarier. Il avait consulté de beaux partis en tête desquels Emma de Sicile, mais Bertrade à la cour le séduisit par sa grande beauté. Elle, voyant l'effet qu'elle produisait sur le monarque, s'empressa de lui faire parvenir une lettre expliquant qu'elle l'aimait, qu'elle ne demandait qu'à l'épouser, que cela était possible car Foulque ayant répudié sa première femme n'avait cependant pas obtenu une cassation du mariage par l'Eglise puisque ladite épouse lui avait donné des enfants et qu'elle était saine, et qu'ainsi leur propre mariage était nul. Philippe sauta sur le prétexte et enleva Bertrade à Foulque pour en faire sa femme. Cela en 1092.
Le peuple et bon nombre de prélats ne virent pas d'inconvénients à cette union. Cependant, Yves, l'évêque de Chartres, se cabre, invite les religieux à ne pas assister au mariage, en réfère au pape, et finit enfermé un moment sans cesser de poursuivre ses combats contre cet immoral double adultère. De leur côté, Foulque le Réchin et Robert de Flandre, beau-père de la Reine délaissée Berthe, prirent les armes. L'évêque Yves est libéré et c'est à ce moment que Berthe de Frise, enfermée dans son couvent, meurt. Causes naturelles ou non? En tout cas, Philippe et Bertrade se hâtèrent de crier que si Dieu avait à ce moment libéré le Roi des liens sacrés du mariage, c'est qu'Il soutient leur projet d'alliance et qu'en tout état de cause, nul homme ne saurait s'y opposer. Or le pape, poussé par les indignés, fut irrité. Il voulait bien annuler l'union entre la belle et son premier époux mais il fallait d'abord que Philippe, révolté contre la papauté, fasse profession de soumission et de pénitence. Le Roi s'y refusa et, tout en menant amourette avec la belle Bertrade, dont il était vraiment fou, il acheva de se mettre à dos les ambassadeurs de la religion. Pourtant cette situation était véritablement gênante pour la maitresse royale puisque si le pape refusait de légitimer leur union, ses enfants considérés comme bâtards ne pourraient jamais régner. Et elle-même ne serait jamais vraiment Reine. Le pape Urbain II va alors excommunier le couple et, puisque Philippe est souverain des Francs, tout le peuple Franc avec. Cela va mettre le peuple mécontent, mais pour l'heure personne ne bouge. Philippe craint soudain ce geste du pape puisque s'il perd son pouvoir religieux sur ses sujets, il ne lui restera pas grand chose pour se proclamer Roi. Bertrade, elle, est saisie de peur et propose à son amant de faire semblant de se séparer pour sauver les apparences. Cela est fait en 1096. Mais les apparences ne sont sauvées qu'en publique et chacun peut constater de l'hypocrisie en voyant que les amants vivent toujours comme des mariés. Philippe en est conscient et veut reprendre sa belle officiellement, ce qu'il fera après avoir fait disputer Yves de Chartres et Hugues de Lyon, deux grands partisans du pape. Profitant de l'embrouille, il reprend près de lui sa "femme".  Le pape réconcilie Yves et Hugues et confirme l'interdit contre le Roi et sa maitresse. Cependant, Urbain II meurt en 1099, laissant à Philippe et Bertrade une lueur d'espoir. Ils seront vite déçus. Pascal II, le nouveau pape, maintient l'excommunication.
A la cour, Bertrade se fait très jalouse de Louis, fils de Philippe et de la Reine défunte Berthe de Frise. Elle voudrait voir ses enfants régner un jour. Peut-être ne sont-ce que racontars, mais Bertrade aurait sans doute tenté de l'empoisonner. Philippe envoie son fils étudier à l'abbaye Saint-Denis où il se lie avec Suger. Philippe a peut-être voulu sauver la vie à son fils. Mais Louis ne détesta jamais sa belle-mère, aussi cela peut être des témoignages mensongers des ennemis de la belle.
Le peuple se met à détester le couple royal mais étrangement ne se révolta jamais. Lorsque les excommuniés passaient en ville, les Eglises, les écoles, les bâtiments se fermaient, on les traitait comme des pestiférés. Le carapace de prestige royal ne saurait résister à cette situation. De 1098 à 1100, Louis, fils de Philippe, est sacré Roi. Il sera Louis VI. Jusqu'en 1104 il représente la royauté tandis que Philippe gouverne.
Or le couple en a assez de cette situation dégradante, honteuse et païenne. Philippe tente toujours de négocier le mariage d'abord, la soumission ensuite; le pape veut le contraire. Puis Philippe et Bertrade acceptent enfin de se plier et de se rendre à un concile qui, situation humiliante pour Bertrade, se situe à Beaugancy: le fief de la première épouse de Foulque, celle qu'il a répudié pour elle! car c'est bien Bertrade et non le Roi que l'on entend soumettre et écarter. C'est elle la cause des troubles. Pourtant, au nom de l'amour, elle met sa fierté de côté et se rend au concile avec Philippe. Ce dernier au concile cherche encore à négocier. L'ingrat! Qui dans ce couple aime l'autre? Celui qui veut bien la prendre pour épouse mais qui n'en fait pas les efforts, ou celle dont le nom est souillé, qui est maudite par ses sujets, humiliée par l'Eglise, au nom de l'amour? Pauvre Bertrade! Il y a longtemps qu'elle a compris que cette situation la ménerait en Enfer et son royaume à la guerre avec la papauté. La jeunesse est passée, le temps est venu de se faire pardonner. Et au concile, un des anti-mariages, Robert d'Arbrissel, prononce fort à propos un discours sur l'offense faite à Dieu que la belle, bouleversée, demande à s'entretenir avec lui et ressort pétrie de dévotion et de désir de s'amender. Elle annonce aussitôt qu'elle annonce quitter son état de mariée et ses privilèges et, malgré la douleur de Philippe, se retire de la cour, dans les confins de la Touraine et de l'Anjou, dans un petit village construit autour d'une fontaine nommée fontaine d'Evrault. Ce village de pénitents créé par d'Arbrissel gagnera en popularité avec la venue de Bertrade et deviendra l'abbaye de Fontevrault, abbaye célèbre qui ne devra être dirigé que par des abbesses de sang royal. Bertrade elle-même fit bâtir le prieuré des Hautes-Bruyères à Saint-Rémy l'Honoré, terres cédées par son frère Amaury III.
Le 1er décembre 1104 l'excommunication est levée; toutefois, selon Georges Duby, le couple amoureux et illégitime Philippe-Bertrade restera en étroit contact, n'hésitant pas à renouveller leurs liens conjugaux lors des fréquents retours de Bertrade à la cour où vivent ses enfats. Ainsi, la pénitente, la moniale soumise à Dieu aurait continué ses péchés après sa rédemption. Pourtant, si on le savait, cela ne devait plus faire scandale. Manque de preuves sans doute? En tout cas, il est certain que Philippe et Bertrade furent amoureux fou jusqu'à leur mort.
Bertrade s'éteignit à Fontevrault vers 1117, âgée de 47 ans.
Elle eut avec le Roi Philippe Ier:
- Philippe, 1093-1137, comte de Mantes, époux d'Elisabeth de Montlhéry;
- Fleury, 1095-1129, par mariage comte de Nangis;
- Cécile, 1097-1147, mariée à Tancrède de Hauteville (prince de Galilée et régent d'Antioche) puis à Pons de Toulouse, comte de Tripoli.

MARIE, LA DISCRETE CONTEMPORAINE DE BERTRADE

Tandis que son père excommunié et sa belle-mère détestée se promenaient sur les routes de France, ne voulant ni faire pénitence, ni négocier, Louis VI était couronné pour figurer à la place de son père qui régnait néanmoins. Cela pour ne pas blesser les envoyés papaux. Cependant, Louis VI ne se prononça pas sur la relation illégitime de son parent, car il avait aussi de quoi faire.
Marie de Breuillet nait environ à la même époque que lui. Elle est la fille de Renaud de Breuillet de Dourdan, petit seigneur de province. On sait très peu de choses sur Marie, sinon qu'elle demeura à la cour comme fille de Renaud, qui s'occupait alors des chevaux des écuries royales. Sa mère était une certaine Anne de Dourdan, probablement cousine de son époux; on ne connait pas à Marie de frères ou de soeurs. En tout cas, le futur Louis le Gros la remarqua. De physique assez ingrate, le Roi n'attirait pas forcément les femmes et ses conquêtes furent réduites. Les seules qui voulaient partager sa couche étaient des ambitieuses soucieuses de leur avenir, mais il sembla que Louis aima follement Marie. Celle-ci, douce et timide, aimait bien le jeune homme et ses parents la poussaient délibérément dans le lit royal dans l'espoir de s'enrichir. Elle céda vers l'an 1100. Pas très belle, elle avait toutefois du charme, une candeur naïve irrésistibles. Elle céda d'autant mieux que les yeux du monde entier étaient tournés vers Philippe et Bertrade, bravant la papauté pour sauver leur amour. Marie put vivre assez calmement sa liaison.
Toutefois, la jeune femme tomba enceinte et accoucha, en 1101, d'une fille, Isabelle de Liancourt-Saint-Pierre, qui vécut jusqu'en 1075, épouse de Guillaume Ier de Chaumont. Dès lors, plus personne n'ignorait le secret du jeune couple. Par ailleurs on laissait faire: ni l'un, ni l'autre n'étant mariés, leur relation ne prêtait pas à conséquence, et pour l'heure la priorité était de contrer Philippe et la dame de Montfort, comtesse d'Anjou. On verrait après!
Toutefois, Marie crut mourir de honte de voir chacun connaitre son secret. Elle tenta de vivre avec, puisque son amant s'était opposé à ce qu'elle se retire de la cour et de son lit. Mais en 1104, Louis, voyant que sa belle-mère renoncait à sa liaison publique, décida qu'il était temps de renoncer à sa maitresse et la laissa partir, soulagés tous deux. Marie se retira dans un couvent parisien et laissa sa fille Isabelle à la cour. Louis, lui, respira d'autant mieux qu'il venait d'arranger ses fiancailles avec Lucienne de Rochefort. Le mariage ne devait jamais être consommé et Louis la répudia; la demoiselle s'en retourna bien contente épouser son plus tendre prétendant, en 1107. Peut-être que Lucienne trompait Louis pour que le pape décide de casser leur mariage. En tout cas il épousa Adélaïde de Savoie en 1115. Il est difficile de croire que durant les 8 ans qui séparèrent les deux unions le Roi ne prit pas de maitresse mais aucune chronique de l'époque ne laisse un autre nom que celui de Marie.
Marie mourut à Orléans probablement en 1119 âgée environ de 35 ans. Elle eut de Louis le Gros:
- Isabelle, 1101-1175, dame de Liancourt-Saint-Pierre, épouse de Guillaume Ier de Chaumont.

BEATRIX LA CELIBATAIRE

Béatrix de la Berruère nait aux alentours de 1294 sans doute en Touraine. Ses parents sont par ailleurs inconnus. Elle arriva à la cour de France sous Philippe VI, fort jeune, sans doute âgée de six à huit ans, sous la tutelle d'une riche cousine. La petite provinciale était jolie, pas trop belle, très maigre avec des cheveux longs et foncés. Sans doute orpheline, Béatrix n'avait pas de quoi se constituer une dot mais, désespérée à l'idée de finir moniale, décida de demeurer à la cour. D'autant que le Roi la remarque semble-t-il dès 1313: il boude sa femme et choisit Béatrix comme maitresse pour en remontrer à la Reine. Mais il tombe vite sous le charme de la jeune fille enjouée et spirituelle. Il la garde. En 1317 nait un fils unique, Thomas de la Marche, qui aura postérité. Béatrix capricieuse et enfantine jalouse les autres maitresses discrètes du souverain. Elle entre dans une belle fureur devant la naissance de Jean d'Armagnac, fils naturel de Philippe et d'une jeune fille de petite noblesse. Mais le monarque se lasse vite des caprices de Béatrix. Un jour, alors qu'elle lui fait d'amères reproches à propos de la Reine encore enceinte, il réplique vivement et la bannit momentanément dans un couvent de Reims, escomptant bien la libérer sous peu, cela en 1322. Or lorsqu'il lui demande de revenir à la cour nous sommes déjà 1326! Dégoûtée, la jeune femme voit que d'autres partagent la couche royale et qu'elle n'est plus même admise dans la chambre du maitre. Elle se retire dans les jours suivants; Philippe s'en moque bien, mais fait leur fils capitaine. Béatrix meurt vers 1348, pauvre et seule dans un couvent près de Bordeaux, à 54 ans.
Elle donna au Roi
- Thomas, 1317-1368, seigneur de la Marche et capitaine de vaisseau. Epouse inconnue mais existante puisque postérité.

BIETTE, LA BELLE D'ITALIE

Biette de Cassinel nait vers 1340 en province. Fille de François Cassinel et d'Alips des Champs dame de Pomponne. Descendante d'une grande famille de monnayeurs pour les Rois de France et de banquiers lombards, elle a cinq frères dont Ferry Cassinel qui sera premier pair de France. Sa famille est donc bien implantée en cour d'autant qu'un autre de ses frères, Guillaume, est échanson du Roi. D'une beauté méditerranéenne, la jeune femme va épouser très jeune, sans doute pas plus vieille que ses 15 ans, Gérard de Montagu. Le couple a cinq enfants, dont deux filles et trois fils parmi lesquels Gérard, évêque de Paris et Jean, archevêque de Sens et chancelier de France. Dans les années 1360, Biette, qui connait bien le Roi, devient sa maitresse notoire. Le monarque, Charles V, a déjà un fils bâtard, Oudard d'Attainville, bailli de Rouen. D'aucuns disent que Jean de Montaigu serait le fils de Biette et de Charles, or Montaigu serait né en 1350, soit lorsque le couple avait respectivement 10 et 12 ans. Par ailleurs Jean a pour nom "Montaigu" et non "Montagu".
Cependant d'autres clament que Jean de Montaigu serait né dans les années 1360 au plus fort de la passion du Roi et de sa maitresse, que Gérard de Montagu, l'infortuné époux trompé de la jolie dame de Cassinel, l'aurait toutefois reconnu pour sien et que le nom "Montaigu" serait un nom d'emprunt. Or pourquoi Gérard aurait-il donné à ce fils adoptif le prénom d'un autre de ses enfants, l'archevêque de Sens? Il est possible que Biette et Charles n'aient pas eu d'enfants ou peut-être un bâtard, qui se serait fait nommer ainsi pour s'octroyer plus de légitimité.
En tout cas, le penchant du Roi pour celle surnommée la "Belle Italienne" ou la "Belle d'Italie" est certaine. Le Roi Charles va cependant l'écarter après plusieurs années de liaison, préférant se tourner vers des maitresses plus jeunes et fraiches.
Biette de Cassinel va réintégrer le domicile conjugal grâce à un époux complaisant qui n'hésite pas non plus à tromper sa femme et y vivre jusqu'à sa mort en 1380, âgée de presque 40 ans.
Elle aurait peut-être conçu de Charles V:
- Jean de Montaigu, 1350?-1409, grand maitre d'hôtel de Charles VI

ODETTE, L'AMANTE INFIRMIERE

Odette de Champdivers est la fille d'Odin seigneur de Champdivers, maitre d'écuries du Roi Charles VI le Fol. Née en 1390 aux environs de Dole en Bourgogne, elle a, comme Biette de Cassinel, une famille bien en cour bourguignonne et implantée dans la vie des chefs de parti. Son frère Henri de Champdivers a fait un grand mariage en épousant Jeanne de Toulangeon, soeur de deux maréchaux et d'un Grand Ecuyer. Son second frère, Odinet de Champdivers, suit Philippe le Hardi lors de son voyage en Bretagne et est fait chevalier. Enfin, Guyot de Champdivers, cadet des frères, page de la Reine Isabeau de Bavière (épouse de Charles VI), puis écuyer panetier pour le compte du duc de Bourgogne, puis conseiller et duc de Jean Sans Peur puis de Philippe le Bon.
Au vu de sa beauté, Philippe le Hardi décide d'introduire la jeune fille à la cour de France pour attirer le Roi de France à la cause des bourguignons alors en pleine guerre avec les armagnacs. Quoi de mieux qu'une splendide jeune pucelle pour faire fondre les coeurs? Elle doit conquérir l'esprit du souverain et surtout contrer l'influence néfaste de la Reine Isabeau de Bavière, personnage odieux à leurs yeux qui ne cesse d'appuyer la guerre, se remplit les poches des trésors de l'Etat et organise des orgies dans ses luxueuses demeures. Odette a compris et se rend à la cour où elle est présentée au couple royal vers 1405. Le frère du monarque, Louis, remarque rapidement la belle jeune femme qui ressemble un peu physiquement à la Reine. La Reine qui, d'ailleurs, est lasse et traumatisée par son époux qui, dans ses accès de folie, la maltraite. Elle est devenue son souffre-douleur. Or une Reine de France ne peut être malmenée par quiconque, y compris par le Roi, mais allez expliquer cela à un fou! Le prince Louis décide qu'Odette deviendra la concubine de Charles VI. Ainsi, lors de ses crises, on mettra la pauvre Odette sous son nez à la place de la souveraine et celle-ci ne se réservera que les nuits où le monarque semble aller bien. Odette n'a pas le choix et devient ainsi la maitresse du souverain, essuyant ses crises de folie avec douceur, puisqu'elle a un don naturel pour calmer les coléreux. Charles l'aime beaucoup; d'aucuns disent qu'Odette se présentait à lui vêtue des habits de la Reine et que le pauvre Roi ne voyait pas la différence, mais cela semble peu probable; Charles savait distinguer sa femme et sa maitresse en public, alors, dans le privé...Odette de Champdivers est appréciée à la cour, surnommée la "petite reine". On lui est reconnaissant de son dévouement au Roi. Elle prend rapidement une grande importance politique puisque très vite, elle devient la seule à pouvoir approcher le Roi lors de ses crises. Par ailleurs Odette est richement récompensée de ses "services" de maitresse-infirmière. Elle reçoit beaucoup d'argent et des propriétés, à Bagnolet et à Créteil. Odette souffre énormément, partageant le calvaire de Charles, essuyant ses colères, le soignant, mais elle exécute son dessein avec précision et dévouement. Elle est aussi consciente de son importance. Sans doute aide-t-elle Charles dans sa politique. On prétend que c'est Odette qui a inventé les cartes à jouer pour distraire son royal amant.
Au début, Isabeau est très contente de l'arrangement qui place une autre femme dans le lit de Charles pour souffrir à sa place. Mais peu à peu elle devient jalouse de l'influence et de l'importance d'Odette que tous aiment et respectent et qui est traitée non seulement comme une souveraine mais aussi comme un personnage politique de premier plan. Elle se prend vite à détester Odette.
Odette reste durant 15 ans aux côtés de Charles VI jusqu'à sa mort en 1422. La "petite reine" assiste à l'enterrement à la place d'Isabeau qui ne parvient à se résoudre d'approcher son mari, même mort. Mais Odette de Champdivers sent que la Reine va lui faire payer ses succès et elle ne se trompe pas. Chassée de la cour avec la fille qu'elle a eu du Roi, elle se réfugie près du duc de Bourgogne, celui qu'elle a mis en faveur près du souverain, d'autant que la furieuse Isabeau lui a ôté ses pensions et charges. Or le duc est gêné par cette maitresse en défaveur d'un Roi mort et craint les foudres d'Isabeau qui pourrait lui reprocher d'avoir accueilli les deux femmes. Il se montre peu généreux et finit par demander à Odette de se retirer. Alors, elle se réfugie dans le Dauphiné. Le Dauphiné est la terre appartenant à Charles VII, le jeune Dauphin, fils de Charles le Fol et Isabeau. Odette encourage le nouveau Roi et le prévient des attaques anglaises sur son territoire. Odette, démontrant son attachement au jeune homme, prouve aussi qu'elle contre Isabeau qui veut se garder la couronne pour elle seule. Sa rivale, furieuse, déclare qu'Odette et sa fille bâtarde ont comploté et espionné contre la France. Non seulement Isabeau accuse mais aussi fait juger les deux femmes par un juge acquis à sa cause. Evidemment Odette et sa fille sont condamnées à mort, par contumace cependant, puisqu'elles sont en Dauphiné, introuvables. Toutefois, Odette va y mourir.
En 1324, âgée de 34 ans, dans la misère et le plus grand dénuement, privée de ses biens et condamnée à mort, Odette de Champdivers s'éteint en Dauphiné.
Odette et le Roi Charles le Fol eurent ensemble une enfant:
- Marguerite de Valois, 1407-1458, surnommée "Mademoiselle de Belleville". Elle partage la faveur, puis la défaveur de sa mère Odette de Champdivers. En 1425, un an après la mort de cette dernière, Charles VII la fait appeler à la cour par reconnaissance envers les services qu'elle et Odette lui ont rendu, ainsi que pour punir sa mère d'avoir chassée la maitresse de son père. Le Roi la légitime en 1428. Elle épouse Jean III Harpedanne, seigneur de Belleville, sénéchal de Saintonge et chambellan du Roi; ce mariage devait être très heureux et extrémement riche.

AGNES SOREL, FAVORITE RECONNUE

Elle nait dans les années 1420, selon le père Anselme en 1422. On ne sait si Agnès Soreau ou Sorel vit le jour en Touraine, à Fromenteau, ou plutôt près de Compiègne. Elle fût la fille de Jean Sorel et de Catherine de Maignelais, et la seule demoiselle dans une fratrie de quatre mâles: Charles, André, Jean et Louis. Les Sorel et les Maignelais étaient de bonne mais petite noblesse et étaient désargentés. Agnès fût néanmoins élevée en Picardie au château de Maignelay-Mortigny, et y reçut une éducation soignée, puisqu'elle avait été élue pour être la demoiselle de compagnie de la reine de Sicile Isabelle de Lorraine, épouse du roi René, charge enviée et distribuée à la jeune fille en récompense pour la vertu et des qualités de sa famille. Arrivée près de cette reine, la beauté et les qualités spirituelles de la Sorel la firent remarquer d'entrée et notamment par le roi de France en personne, Charles VII, fils de Charles le Fol et de l'intrigante Isabeau de Bavière. Cet homme doutait de sa légitimité à cause des orgies amoureuses de sa mère, il fut secouru par Jeanne d'Arc. Il était de vingt ans l'ainé d'Agnès Sorel. Pierre de Brézé remarque l'effet que la demoiselle fait sur son monarque et les présente. Dès 1444, Agnès est publiquement reconnue comme la maitresse du roi de France. Elle passe, sur ordre du roi, de la Maison d'Isabelle de Lorraine à celle de Marie d'Anjou, la reine de France. Celle-ci, mère de nombreux enfants royaux, ne semble pas gênée outre mesure par celle que son époux lui impose et se retire doucement tandis qu'Agnès, croulant sous les présents et les affections du suzerain, occupe toute la lumière. C'est une nouveauté: auparavant, on menait les maitresses des monarques par des portes dérobées chez leurs amants, on leur faisait des cadeaux discrets; mais au vu de l'amour du roi pour la jeune femme, elle est projetée presque sur le trône. Charles l'aime et il entend le faire savoir. Il a d'ailleurs d'autres amantes qui, elles, restent dans l'ombre. Agnès se révèle vite extravagante, elle sait qu'il lui est tout permis, et en profite pour recueillir l'adoration et les sympathies des gens importants qui s'empressent de plaire à la maitresse du maitre, sentant bien qu'elle est source de toute faveur. Le roi, lui, arrose son amie intime de cadeaux, dès la première année de leur amour, en 1444, il lui offre pour 20 600 écus de bijoux, dont le premier diamant taillé connu à ce jour. Agnès sait que le roi aime les femmes et craint de se voir supplantée par quelque rivale, aussi multiplie-t-elle les tenues "sexy" et fastueuses: elle invente le décolleté des épaules et de la poitrine, ce qui lui vaut les foudres de plusieurs hommes et femmes de religion, se fait des pyramides de cheveux entrelacés de joyaux, porte les étoffes les plus riches et des traînes de 8m de long. Toutes les femmes de la Cour l'imitent, se pressent chez le marchand Jacques Coeur pour se vêtir comme la favorite. Le roi lui offre des domaines majestueux comme Vernon ou Issoudun et les fiefs de Beauté-sur-Marne, d'où le surnom de "Dame de Beauté". Cependant le Dauphin Louis XI est furieux du comportement de cette amante royale de son père qui selon lui bafoue les droits et l'image de sa mère la reine. Un jour, fou de rage, il poursuit, épée à la main, la favorite dans les couloirs de la maison royale; Agnès, apeurée, se réfugie dans le lit du roi...où Charles prend du bon temps avec une autre de ses conquêtes! Courroucé, Charles envoie son fils réfléchir un moment dans son gouvernement du Dauphiné. Là, le Dauphin entreprend de conspirer contre son royal papa. Agnès, toute-puissante, se mêle par ailleurs de politique, imposant ses ministres, poussant ou non à la guerre. Elle en a le goût. Les désirs de la belle sont des ordres. Pieuse, Agnès Sorel fait des dons aux couvents. Alors qu'elle est enceinte de son quatrième enfant royal, Agnès est envoyée par son amant au manoir de La Vigne près de Rouen pour se reposer. Elle tomba soudain malade, d'un "flux de ventre" selon le médecin du suzerain, Robert Poitevin. Elle rejoint le roi alors près de Chartres et accouche à 7 mois de grossesse d'une fillette qui ne survivra pas. Agnès Sorel meurt, âgée de 28 ans environ, officiellement d'une infection conséquente à son accouchement prématuré, dans la nuit du 9 février 1450. Cette mort foudroyante fait penser à un empoisonnement et effectivement, les recherches modernes ont permis d'établir que la favorite a absorbé avant de mourir une dose excessive de mercure qui écarte la thèse de l'erreur médicale. Il est dit que Robert Poitevin, qui la détestait et qui figurait néanmoins dans son testament, l'empoisonna. Détruit par cette mort, le roi organise de somptueuses funérailles et fait ériger des gisants superbes à Loches et à Jumièges.
La "Dame de Beauté" donna quatre enfants à son royal amant:
- Marie de Valois, qui épouse en 1458 Olivier de Coëtivy, sénéchal de Guyenne;
- Charlotte de Valois, qui épouse en 1462 Jacques de Brézé, sénéchal de Normandie; ce dernier assassine sa femme d'un coup d'épée entre les épaules quelques années plus tard après l'avoir découverte avec son amant près du lit conjugal. Charlotte est la mère de Louis de Brézé, époux de Diane de Poitiers;
- Jeanne de France, épouse de Antoine de Bueil comte de Sancerre et conseiller du roi Louis XI; Jeanne est la seule des demies-soeurs de Louis XI que ce dernier apprécie et c'est lui qui organise ces épousailles;
- Une fillette née prématurément et morte en bas âge.
Ces enfants furent reconnues par le roi leur père hormis la dernière, morte jeune.

ANTOINETTE DE MAIGNELAIS, COUSINE DE LA SOREL

Antoinette de Maignelais ou de Magnelais nait vers 1420. On sait peu de choses sur l'enfance de cette jeune femme blonde, belle, qui ressemblait énormément à sa cousine, Agnès Sorel. Sa cousine, qui tient à faire partager sa fortune naissante, l'introduit à la Cour de France où Antoinette occupe d'abord le rôle obscur de demoiselle d'honneur de la reine. A la naissance de la première fille d'Agnès et du roi, la jeune mère recommande Antoinette comme nourrice et gouvernante de la fillette. Le roi se plait en sa compagnie; elle a la beauté de la favorite et son caractère doux repose le roi des exubérances d'Agnès. Sans doute Antoinette devint-elle rapidement la maitresse du suzerain, une amante occasionnelle, disponible lors des encombrantes grossesses de la favorite. En récompense de ses services, Antoinette est mariée à André de Villequier. Dix-huit mois avant la mort de la favorite, Antoinette reçoit sous couvert du gouvernement des bâtardes royales des terres, celles de Maignelais notamment; c'est le début de la faveur. Trois mois après le décès de son grand amour, le roi la proclame favorite à son tour. Il faut dire que la belle ressemble beaucoup à la défunte et sans doute le suzerain y retrouve-t-il le visage perdu d'Agnès... Antoinette sait distraire le roi. Elle compose un "escadron volant" composé de belles jeunes filles de sa famille qu'elle charge d'entretenir le suzerain. En jetant volontairement sa soeur et ses belles-soeurs dans le lit royal elle s'assure que les ardeurs du roi restent dans sa Maison et que le monarque n'ira pas séduire ses rivales. Le roi, épris, redonne à sa nouvelle favorite des terres d'Agnès et lui fait reconstruire le château de la Guerche et l'acquisition de la châtellenie de Cholet. En 1454, elle est veuve de son mari cocu. Elle a une influence politique certaine sur son amant. A la mort de Charles en 1461, le nouveau roi Louis XI chasse Antoinette de la Cour, mais elle devient la maitresse adulée du duc de Bretagne en guerre contre le roi. Elle sera un appui fidèle et un modèle de courage pour ce nouvel amant, poussée à se venger du roi qui l'a bannie et qui, selon elle, a comploté la mort d'Agnès Sorel. Elle soutient les artisans bretons et le développement de la province, si bien qu'elle devient adorée du peuple breton, même si pour les français loyaux au roi elle est la bête noire du duc. Malgré sa popularité, elle perd peu à peu les faveurs du duc qui, veuf sans enfants, se remarie à Marguerite de Foix qui, elle, n'entend pas partager sa demeure et son mari avec une courtisane. Antoinette s'éteint vers 1470 de causes inconnues et sera inhumée au couvent des Cordeliers de Cholet selon son désir. La tombe détruite pendant les guerres de religion du siècle suivant, la pierre tombale fut enfouie et ainsi protégée; elle fut découverte en 1880 et est visible au musée de Cholet.
De son époux elle eut:
- Artus
- Antoine
Du roi elle eut:
- Jeanne
Du duc de Bretagne elle eut:
- François
- Antoine
- Antoine
- Antoinette

















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